Être freelance à l’étranger, ça ne s’improvise pas ! L’aventure se prépare et certains aspects s’anticipent : choix de l’assurance santé expatrié, formalités d’arrivée, facturation, impôts, etc. On fait le tour des dix questions à résoudre avant le grand départ !
1. Domicilier son entreprise
Quand on s’installe freelance à l’étranger, c’est une des premières questions à se poser et dont découlent des conséquences sur la fiscalité.
Si vous avez déjà votre entreprise, vous serez peut-être tenté de conserver sa domiciliation en France afin d’éviter de nombreuses, et parfois compliquées, démarches de création de société. Cela est tout à fait possible, il suffit simplement d’utiliser l’adresse de votre domicile, si vous en gardez un, ou de passer par une société de domiciliation d’entreprise. Ce choix vous engage, bien entendu, à régler vos impôts en France.
Dans le cas où vous souhaiteriez établir votre société à l’étranger, c’est dans le pays choisi que vous seriez redevable fiscalement. Cela étant, si vous passez plus de 183 jours en France, vous pourriez être considéré comme résident français et devoir vous acquitter également de l’impôt français.
La fiscalité se révèle être un sujet complexe, il faut creuser la convention fiscale de non double imposition pour savoir si votre pays d’accueil a passé une convention avec la France afin de repartir les charges entre les deux pays.
2. Avoir une couverture santé
Être bien protégé en cas de souci de santé, c’est primordial quand on est freelance à l’étranger.
Vous devez investiguer pour bien cerner le système de santé local et comprendre à quoi vous pourriez prétendre. Gardez quand même en tête que les soins et traitements sont parfois onéreux et peu de systèmes les remboursent en intégralité. Les revenus d’un freelance n’étant pas toujours réguliers, cela peut vite s’avérer compliqué de s’acquitter d’une facture médicale élevée.
Pour parer aux imprévus médicaux, la souscription d’une mutuelle pour expatriés est la solution la plus efficace. Il s’agit de pouvoir faire face en cas d’hospitalisation, d’examens, de traitements coûteux mais aussi éventuellement si vous avez besoin d’un rapatriement en France.
Il existe un certain nombre d’offres sur le marché, français et international, et il peut-être difficile d’établir son choix.
Quand on souhaite être efficace et exhaustif, la bonne idée, c’est d’utiliser un comparateur d’assurance santé expatrié. En rentrant votre destination, la durée de votre expatriation, votre âge, la composition de votre famille si vous ne voyagez pas seul, vos besoins (maternité, dentaire, hospitalisation, etc), le niveau de garantie souhaité, le comparateur scanne, en deux minutes, des centaines de formules pour vous présenter les offres les plus adéquates à votre situation.
Ce premier jet vous permet de vous faire une idée mais l’enjeu étant conséquent vous recevez ensuite l’appel d’un expert qui maîtrise le fonctionnement des services médicaux de votre pays de destination. Il répond à toutes vos questions et peut vous aider à faire votre choix.
Enfin, parce qu’il n’est pas toujours facile de se débrouiller en cas de problème, un conseiller vous sera attribué pour la durée de votre assurance afin de gérer les relations avec votre assureur.
3. Connaître les formalités d’entrée
Quand on projette un départ pour être freelance à l’étranger, on doit, évidemment, bien étudier les formalités d’entrée sur le territoire. En Europe, c’est simple, il suffit de posséder un document d’identité pour circuler librement dans l’espace Schengen.
Dans certains pays, il vous faudra être en possession d’un passeport et parfois d’un visa (il en existe souvent plusieurs types), dans d’autres, vous aurez besoin, en plus, d’une autorisation d’entrée sur le territoire, comme, par exemple, l’ESTA aux États-Unis.
Enfin, bien sûr, il vous faudra vérifier si un permis de travail est nécessaire, surtout si vous domiciliez votre entreprise dans votre pays d’accueil.
A cela s’ajoute parfois d’autres obligations comme celles de se soumettre à des examens médicaux (par exemple, en Nouvelle-Zélande, on peut vous demander une radio pulmonaire) ou de devoir être mariés si vous voyagez avec une personne du même sexe (par exemple, vous ne pourrez pas résidez avec votre partenaire au Qatar sans fournir un certificat de mariage).
La partie conseils aux voyageurs du site du Ministère des Affaires Étrangères est une mine d’informations qui recense les formalités pour chaque destination et bénéficie d’une mise à jour très régulière.
4. S’assurer de sa capacité financière
Dans certains pays, il faut prouver qu’on a assez de ressources pour s’installer et subvenir à ses besoins. En général, une attestation émanant de votre banque et mentionnant la somme dont vous disposez fait office de preuve de votre autonome financière.
Evidemment, le montant exigé varie en fonction de la composition de la famille. A titre d’exemple, une personne célibataire devra disposer au minimum de 13 757$ pour s’installer au Canada et de 25 564$ si c’est une famille de quatre.
5. Facturer
Quand vient le montant de facturer vos clients, la vigilance s’impose. Si votre micro-entreprise est domiciliée en France et que votre facture s’adresse à un client européen, c’est assez simple, il vous suffit d’ajouter à votre facture habituelle, votre numéro de TVA intracommunautaire et celui de votre client s’il s’agit d’une entreprise. Si votre client est hors UE, pas de numéro de TVA intracommunautaire mais en revanche, vous devez indiquer le montant dans la devise de votre client et le convertir en euros en mentionnant le taux de change.
Si votre entreprise est domiciliée dans votre pays d’accueil, il faut se référer aux normes en vigueur.
6. S’inscrire à l’ambassade
Si vous envisagez de rester plus de six mois, une des premières démarches à faire en arrivant dans votre pays d’accueil, c’est de s’inscrire auprès du consulat de France dans votre nouveau pays. L’inscription peut se faire en ligne et permet d’être recensé au registre des Français de l’étranger.
Cette inscription n’est pas obligatoire mais vivement recommandée. En effet, cela vous permet, sur le plan administratif, de pouvoir effectuer vos démarches. Vous aurez peut-être besoin de renouveler vos papiers d’identité, à coeur de voter aux élections françaises ou envie de vous marier pendant votre expatriation, cela sera rendu possible par cette inscription.
C’est aussi important d’un point de vue sécurité : cela permet aux autorités de vous prévenir en cas de danger à venir (coup d’état, tsunami…) et d’organiser, si nécessaire, votre évacuation et celles de vos compatriotes sur place.
7. Conduire
En fonction du pays dans lequel vous vous rendez, le règlement en matière de conduite diffère. Dans les pays de l’Espace Economique Européen et quelques autres, le permis de conduire français suffit. Dans certains états, il est accepté seulement temporairement. A d’autres endroits, il est absolument nécessaire de présenter un permis de conduire international. Enfin, dans certains pays, vous devrez vous soumettre à l’examen du permis local avant de prendre la route et/ou un examen médical afin de s’assurer de vos capacités cognitives et visuelles.
Pour s’y retrouver, le site de la Sécurité Routière recense les situations pays par pays.
8. Se connecter
Être freelance à l’étranger, ça signifie donc que vous allez travailler et pour cela, la base, c’est de s’assurer de la stabilité du système internet et électrique du pays dans lequel vous souhaitez vous installer.
Il y a parfois des endroits paradisiaques sur terre mais qui sont difficilement reliés au réseau, tout comme dans certaines zones sismiques, les câbles sous-marins sont parfois rompus après un tremblement de terre important. Bref, renseignez-vous bien avant de partir car c’est un critère important pour la viabilité de votre projet.
9. Être conscient du décalage horaire
Travailler à l’autre bout du monde impose parfois un décalage horaire très important, dix heures, par exemple si vous optez pour l’Australie. Ce n’est pas impossible de poursuivre une collaboration avec des clients français mais cela demande une organisation. Si vous avez peu besoin de communiquer par call, c’est déjà moins gênant mais il faut quand même garder en tête qu’on attend parfois un long moment un mail de réponse et qu’on peut se retrouver dans une situation de blocage à cause de cela et donc perdre du temps.
10. Être à jour
Quand la date du voyage se rapproche, on est souvent plus axé sur les préparatifs d’arrivée que sur les formalités de départ. Cela étant, il ne faut pas négliger de clôturer certaines choses au risque de se mettre dans l’embarras. A minima, il faut s’acquitter de ses impôts et charges sociales, régler ses factures, résilier ses abonnements, signaler son départ aux organismes, etc.
La bonne idée, ça peut être de mettre en place un service de poste restante quelques mois et de donner procuration à quelqu’un de confiance afin d’intercepter le courrier. Bien qu’on soit à l’ère numérique, on zappe parfois un e-mail dans le flux et certaines administrations continuent de communiquer par lettre.