COVID-19, économie et PME, un constat douloureux …
En ces temps de crises économique et sanitaire sans équivalent, les entrepreneurs et chefs d’entreprises de France et d’ailleurs se posent beaucoup de questions sur leur avenir et sur les solutions à leur disposition pour surpasser les difficultés actuelles, alors que les faillites menacent nombre d’entre eux.
Dans un contexte où les économies de contractent de manière aussi brutale que lors d’une guerre, où l’endettement explose, le tableau n’est pas réjouissant pour les actifs et en particulier pour les entreprises dont les secteurs sont les plus fragilisés : petits commerces de services, transports, tourisme. Pourtant, des solutions existent pour essayer de sortir de l’eau. KNOK STUDIOS font le bilan.
… Mais pas une fatalité.
La clé de voûte de la crise actuelle est l’évident frein à la consommation.
Avec la restriction des mouvements, les couvre-feux, les confinements partiels ou totaux tout autour du monde et la fermeture des magasins jugés « non-essentiels », les habitudes de consommation sont mises à mal.
Pour autant, les populations ne s’arrêtent pas nécessairement de consommer, ou en tout cas pas totalement !
Pour voir des résistances ou des signes encourageurs de croissance, c’est vers Internet et le E-Commerce qu’il faut se tourner.
Indicateur parmis tant d’autres, dans l’Europe des 27, en Avril 2020, alors que les ventes en magasins chutaient de 17,9% par rapport à l’année précédente, les commandes sur internet augmentaient de 30% ! (Source: Oecd.org). Ce chiffre est bien sûr à mettre en rapport avec la part elle-même des transactions commerciales sur internet, moins importantes que dans les rues de nos villes. C’est cependant une donnée réconfortante, et qui ouvre la voie à un changement de modèle économique.
Autre indicateur, en Corée du Sud, entre Juillet 2019 et Juillet 2020, la valeur des transactions de e-commerce a quant à elle augmenté de 15,8%. Bien sûr, à nouveau, des disparités se cachent derrière cette augmentation. Si les livraisons de nourriture y ont augmenté de 66,3%, les fournitures de maison de 48% et le secteur alimentaire de 46,7%, il n’en est évidemment pas du même ressort pour les activités de transports ou de voyage, dont le volume a quant à lui été divisé par deux.
Il ne s’agit pas donc là de peindre un portrait idyllique de l’activité sur internet, mais bien de constater que dans un contexte global de récession, internet agit comme un « pare-choc » amortissant une partie du ralentissement économique, et donnant une bouffée d’air à de nombreuses entreprises, leur permettant de passer ce cap difficile.
Et ce virage, certes « forcé » dans une certaine mesure, est une chose positive.
Car ces investissements faits dans la communication en ligne et dans la création de sites internet ne seront pas bénéfiques uniquement dans le contexte du Covid-19, mais correspondent à une nécessite de fond qu’ont les entreprises à leurs clients là où ils sont de plus en plus : sur internet.
Consommation en temps de Covid : un changement profond des mentalités
Même dans un pays relativement « épargné » par le COVID-19 tel que le Vietnam, grâce notamment à la préparation, l’approche et la réactivité tant de ses pouvoirs publics que de sa population, le consommateur a bel et bien changé ses habitudes pendant et suite à la pandémie.
En effet, selon une étude Nielsen au Vietnam, 64% des consommateurs disent utiliser des services de livraison de nourriture plus régulièrement qu’avant la pandémie, et 63% achètent en ligne davantage qu’avant.
Si le shopping sur internet disposait déjà de nombreux atouts : coûts réduits, remède à l’isolement géographique, choix incomparable et bien d’autres, une accessibilité 24 heures sur 24, l’argument de la santé et du nombre amoindri d’interactions sociales nécessaires pour l’acte d’achat a pris un ascendant considérable.
Confinée ou non, la population se tourne (et se tournera) désormais toujours plus vers les commerces en ligne, alimentaires ou non, pour leurs achats. Après une si longue période de crise sanitaire, et sans fin visible à celle-ci, les consommateurs continueront à privilégier les solutions les plus sûres pour leur santé.
Par ailleurs, bien que pendant un temps le e-commerce concernait beaucoup les biens high-tech, les jouets, livres, et autres produits similaires, aujourd’hui, le public peut trouver absolument tout ce qu’il recherche sur internet : médicaments, courses et produits frais, ou encore billets et tickets en tous genres. Certaines activités de loisir bénéficient même de la digitalisation à l’heure du Covid pour organiser leurs horaires et contrôler le flux de visiteurs pour éviter le surnombre. Consommer en ligne devient donc la mesure de sûreté par excellence et entraîne des évolutions positives.
Ainsi, dans un contexte incertain tel que le notre quant à la durée de cette épidémie, le grand gagnant, c’est internet.
Recherches pour les mots « Delivery » (Livraison) sur Google en 2020 :
En début d’épidémie en Europe et aux Etats-Unis, on a observé que les termes de « Livraison » ont été recherchés deux fois plus qu’en période normale ! Une tendance qui n’en est plus une, mais consiste un véritable glissement dans les habitudes de consommation.
La solution de la digitalisation pour retrouver du potentiel
Largement accusés de tuer les petits commerces ou les commerces locaux, les géants de la livraison sur internet tels qu’Amazon ont de fait « profité » de la pandémie pour mettre en avant leurs services et augmenter leur volume de livraison.
Mais c’est oublier bien vite qu’Amazon, ce n’est pas une boutique en ligne ou un géant à lui tout seul, mais aussi et surtout un réseau d’entreprises réalisant leurs ventes sur cette plateforme !
Sur Amazon donc, il n’y a pas que des « grands », loin de là, mais aussi d’innombrables entreprises de toutes tailles qui vendent leurs produits !
Dès lors, un changement de mentalité doit s’imposer : arrêter de jalouser ce modèle et comprendre que l’on peut s’y faire une place, et qu’avoir une présence en ligne pour son entreprise en 2020, c’est une question de survie économique.
« 72% des commerces allemands vendent en ligne, seulement 30% des commerces français vendent en ligne. Je suis à la disposition des commerces français pour accélérer cette transition »
Frédéric Duval, directeur général d’Amazon.fr, sur BFMTV le 5 novembre 2020
Interrogé par BFMTV, Frédéric Duval, le N°1 d’Amazon France tend la main aux entrepreneurs français, en leur offrant des formations, des réductions et des aides pour qu’eux aussi rejoignent le réseau de vente et trouvent un nouveau potentiel sur internet.
Autre exemple de mesure prise par un géant de l’e-commerce, au Royaume-Uni, eBay.uk a temporairement aboli ses droits d’entrées pour les petits vendeurs (jusqu’à 250 références).
A une époque où le taux de pénétration d’internet dans la population frise les 100%, avec chaque citoyen connecté, avoir un tiers seulement des entrepreneurs français avec une présence en ligne semble clairement insuffisant !
Au Vietnam, le géant du commerce en ligne s’appelle Lazada, une compagnie basée à Singapour et détenue par Alibaba. Et en pleine pandémie, sur Lazada, certains vendeurs de produits frais déclarent avoir des journées avec 40 fois plus de commandes qu’à l’accoutumée !
Il y aurait à ce propos 8 fois plus de boutiques sur Lazada aujourd’hui qu’avant la pandémie. Les commerces asiatiques ne s’y trompent pas : ils voient dans ces plateformes un véritable salut.
Amazon, Lazada, … mais aussi …
Si des plateformes de vente en ligne telles que Amazon ou Lazada ont définitivement des arguments sérieux pour elles : renommée, un accès très rapide à un public gigantesque, coûts d’abonnements abordables, elles ne constituent pas les seules solutions vers la digitalisation. Elles ne sont pas non plus toujours les plus adaptées.
En effet, d’autres supports sont à privilégier en fonction de votre business model.
Si vous vendez des services, vous ne pourrez ainsi pas souscrire à une boutique en ligne auprès de ces plateformes. Voilà pourquoi votre meilleur allié reste le site vitrine dont vous serez seul propriétaire. Couplé à une campagne de référencement (mais qui nécessite du temps !) ou à une campagne de publicités de type Adwords (apparition immédiate dans les résultats de recherche pour vos mots-clés dans la région de votre choix), ces sites vitrines pourront attirer vers vous de nouveaux clients ! Par ailleurs, si jusqu’à présent vous dépensiez votre budget marketing essentiellement dans la presse, l’affichage, le publipostage ou autre, cela sera l’occasion de réaliser des économies, les coûts de publicités sur internet étant moins chers, et surtout, permettant d’amener le public directement « chez vous » !
Aussi, et contrairement à une boutique sur Amazon par exemple, avoir votre propre site internet vous permettra d’avoir un espace vraiment à vos couleurs, reconnaissable entre mille. Vous pouvez aussi installer sur ce site un module de tchat afin de rétablir un dialogue peut être perdu avec votre coeur de cible. Si vos locaux sont fermés, cela sera l’occasion de continuer à échanger avec le public.
Pour ce faire, Facebook est également une très bonne solution. Beaucoup plus économique qu’un site personnel, le dialogue sur une page Facebook se fait aussi très bien avec vos clients, et vous pourrez faire l’article de vos services et de vos produits de manière relativement simple, de même qu’informer rapidement sur vos actualités. Moins personnalisable et ne permettant pas de vous référencer proprement sur Google, Facebook reste néanmoins un moyen abordable de tester votre potentiel de vente sur internet et peut constituer la première étape vers la digitalisation de votre entreprise.
Plus globalement, Internet offre un monde entier de solutions pour réactiver votre business, et de plus en plus d’outils numériques sont là pour servir le consommateur : simulateurs, vues 3D détaillées des produits, voire même cabines d’essayages virtuelles ! A chaque problème sa solution.
L’intervention des pouvoirs publics pour promouvoir le E-Business
Du côté français, le Gouvernement a mis en ligne un guide à destination des petites entreprises, afin qu’elles mobilisent au mieux les outils numériques à leur disposition dans cette situation exceptionnelle.
Des aides (subventions ou prêts) dédiées au soutien des projets numériques des TPE sont accessibles sur le site de France Num :
- Chèques numériques : des subventions offertes par des Régions pour financer les dépenses de transformation numérique (diagnostic, accompagnement, achat de matériel, recours à un prestataire, etc.) ;
- Prêts et garanties : des prêts directs à conditions préférentielles et des garanties publiques pour débloquer les fonds nécessaires à la digitalisation ;
- Augmentation des fonds propres : des solutions pour augmenter la capacité financière et apporter les capitaux nécessaires à la croissance de l’entreprise, dans la continuité d’un projet de transformation numérique ;
- Autres financements : des plateformes numériques qui proposent des solutions innovantes, fondées sur le principe de l’économie collaborative.
Le 07 Novembre 2020, le Président de la République Emmanuel Macron a fait connaître l’étendue du dispositif d’aides de l’Etat aux entreprises dans le contexte du Covid. Parmi ces mesures, il annonce que « 100 millions d’euros sont prévus pour accompagner les petites entreprises qui veulent se numériser. Elles ne sont par exemple qu’une sur trois à disposer aujourd’hui d’un site internet« .
La Région Ile-de-France va quant elle va proposer un chèque numérique pour les « commerces connectés », afin de leur faire bénéficier d’une aide de 1.500€ pour leurs dépenses digitales, tels que campagnes SEO, frais d’hébergement, formations, campagnes publicitaires, etc. Sont concernés tous les commerçants et artisans indépendants d’Île-de-France de moins de 10 salariés.
Se renseigner sur le Chèque Numérique avec la Région Île-de-France
Récemment, dans le département d’outre-mer de la Réunion, les autorités locales avaient déjà alloué une somme d’argent aux PME destinée à cette transformation digitale, afin que les entrepreneurs fassent appel aux services d’Agences Web pour lancer leur site internet. Renseignez-vous auprès de votre région pour bénéficier d’une aide similaire !
Autour du monde, des pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont également lancé des programmes pour venir en aide aux business dits « Brick and mortar » (soit les boutiques physiques) afin d’amorcer leur transition vers un modèle digitalisé.
Partout, des initiatives sont prises pour aussi renforcer le cadre dans lequel s’exerce le commerce électronique, dans la logistique, la sécurité des paiements et dans l’information des consommateurs notamment afin de les engager davantage à consommer en ligne.